Egypte : Albert Cossery (1913-2008)

Albert Cossery, né au Caire en Égypte le 3 novembre 1913 et mort à Paris le 22 juin 2008, est un écrivain égyptien de langue française né dans une famille originaire de Syrie.

Tous ses récits se déroulent dans son Égypte natale ou dans un pays imaginaire du Proche-Orient, bien qu’il ait vécu la plus grande partie de sa vie à Paris. Surnommé le « Voltaire du Nil » pour son ironie à l’égard des puissants, il a rendu hommage aux humbles et aux inadaptés de son enfance cairote et fait l’éloge d’une forme de paresse et de simplicité très éloignées des canons de la société contemporaine occidentale.

Albert Cossery était une figure de Saint-Germain-des-Prés où il résidait dans la même chambre de l’hôtel La Louisiane depuis 1945. Il fut marié quelques années avec la comédienne Monique Chaumette.

Albert Cossery naît le 3 novembre 1913 au Caire, dans le quartier de Fagallah, au sein d’une famille de petits propriétaires terriens. En 1998, il confie à Abdallah Naaman : « Nous sommes des Chawâms d’Égypte. Mon père est un grec orthodoxe originaire de la bourgade d’al-Qusayr, près de Homs, en Syrie. Arrivé au Caire à la fin du XIXe siècle, il a simplifié la prononciation, d’où le patronyme que la famille a adopté : Cossery ».

Comme c’est alors l’usage dans les familles aisées, il est inscrit très tôt dans une école chrétienne, le Collège des Frères de la Salle à Daher, puis, en 1926, il entre au lycée français du Caire de Bab El Louk. Dès l’âge de dix ans, passionné de littérature française, il commence à écrire romans et poèmes. À partir de 1938, au Caire, il fréquente le groupe Art et liberté fondé sous l’impulsion de Georges Henein, un collectif d’inspiration surréaliste s’affichant radicalement contre la condamnation de l’art moderne par le régime nazi. La rencontre de Henry Miller lors d’un voyage aux États-Unis aide Cossery à publier son premier ouvrage en 1941, Les Hommes oubliés de Dieu.

En 1945, il s’installe à Paris, tout d’abord à Montmartre puis, quelques années plus tard, dans un hôtel de Saint-Germain-des-Prés à l’intersection de la rue de Seine et de la rue de Buci, le mythique hôtel La Louisiane (chambre 586 puis la 777 depuis 2002) où l’ont précédé Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, tout le microcosme artistique et intellectuel de l’époque ainsi que de nombreux jazzmen qui y louaient des chambres au mois, voire à l’année. Il se lie d’amitié avec Albert Camus, Alberto Giacometti, Louis Guilloux, Jean Genet, Mouloudji, Juliette Gréco, Georges Moustaki, Raymond Queneau...

Jusqu’à sa mort en 2008, il vit dans cette petite chambre d’où il sort chaque jour à 14h30, habillé comme un prince, costumes le plus souvent ocres, jaunes, chemises, cravates et pochette assorties. Il se promène dans les rues de son quartier de prédilection, au Flore, chez Lipp, sur la place Saint-Sulpice, au jardin du Luxembourg, comme en témoigne Yves Simon.

« Marcher, marcher, c’est une chance de pouvoir marcher et de regarder la vie. Si j’avais un appartement et si je devais penser aux draps, je serais déjà mort9 » (Cossery)....

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