La Revue internationale d’éducation de Sèvres s’intéresse, dans ce numéro 86, à la question de l’oral en éducation. Si l’on observe depuis quelques années au sein du système éducatif français une volonté de meilleure prise en compte, il était important d’observer les pratiques qui ont cours ailleurs.
L’étude présente la situation dans une dizaine de pays sur quatre continents Partout, cette question de l’expression orale fait désormais partie des « compétences du XXIe siècle » et l’on se préoccupe de savoir comment parler, comment écouter.
Pour autant, cette comparaison internationale permet pour la première fois de faire émerger des différences, d’une culture scolaire à une autre, d’une tradition à une autre. L’importance donnée à l’oral diffère également grandement selon les pays.
Un double consensus se dégage toutefois de l’ensemble des articles : l’oral s’apprend et doit s’enseigner. Ne pas le faire, c’est contribuer au maintien ou, pire, au renforcement des inégalités entre les élèves. Autre point de large convergence : le rôle moteur de l’oral pour l’ensemble des apprentissages scolaires.
Enseigner la parole, c’est donner les moyens de la prendre dans l’espace public et la vie sociale. C’est aussi l’affaire de tous et de toutes les matières. Car l’enjeu aujourd’hui n’est pas seulement d’apprendre à se servir de la parole mais aussi de se servir de la parole pour apprendre.