Semaine arabe de l’ENS 2014 Ecole normale supérieure - Du 4 au 11 avril

, par Mohammad Bakri

Née de la volonté de promouvoir l’exceptionnelle richesse de la culture arabe au delà des incompréhensions communes, la Semaine arabe a vu le jour en 1998 à l’École normale supérieure. Il s’agit d’une semaine de réflexions et de manifestations culturelles au cœur du quartier latin, rassemblant chercheurs et artistes venus du Maghreb, du Machrek ou d’Europe partager leurs travaux et leurs œuvres.

Alors que les « révolutions arabes » en Tunisie, Egypte, Syrie et ailleurs restent marquées par l’importance des circulations politiques et des déplacements humains mais aussi par la singularité des contextes nationaux, la Semaine arabe a choisi cette année d’interroger le thème des frontières et des territoires.

Les frontières constituent un objet d’étude privilégié des recherches sur le monde arabe, dessinant les contours territoriaux de la souveraineté des États et déplaçant sans cesse les limites du « monde arabe » lui-même. En explorant l’épaisseur historique de ces tracés, la Semaine arabe espère apporter un éclairage sur la formation conflictuelle des démarcations étatiques, leur matérialisation (par un mur, un fleuve, etc.) et la contingence de leur représentation cartographique. Cet éclairage permettra en outre d’interroger le mythe intégrateur de la mondialisation, conçue comme l’avènement imminent d’un monde sans frontières. En effet, les tensions persistantes autour du Sahara ou de la frontière israélo-palestinienne semblent rendre illusoire l’image d’un monde “dé-territorialisé”.

Au-delà des enjeux géopolitiques, les frontières arabes apparaissent aussi comme des espaces privilégiés de rencontres et de confluences. En effet, les frontières s’inscrivent au cœur d’oppositions dialectiques reflétant leurs diverses fonctions : le cloisonnement et la circulation, l’obstacle et le passage, le contrôle et l’échange, la marge et l’interface. Structurée par cette dualité fonctionnelle entre coupure spatiale et espace de contacts, la frontière se révèle propice à l’analyse des circulations et des échanges.

Enfin, si assigner des limites et circonscrire revient à conférer une identité à un territoire, ces démarcations ne peuvent laisser indemne le sujet parlant et écrivant. En effet, les dynamiques d’appartenance à un lieu, un pays ou une culture, propres à chaque individu, toujours mobiles et multiples, sont étroitement associées à des frontières imaginaires et des délimitations mentales. Ces frontières intérieures, qui interrogent expressément les jeux d’identité des intellectuels arabes à leur langue et leur culture, seront aussi mises en lumière.

Programme

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Sur le site de l’ENS

Source de l’information : Site de la Semaine arabe de l’Ecole normale supérieure (ENS)

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