Rachid El-Daïf. Le roman arabe dans la tourmente de la modernisation de Katia Ghosn (dir.) libre à la lecture
Figure marquante de la littérature arabe contemporaine, le Libanais Rachid El-Daïf a construit un univers littéraire d’une authentique singularité. Ses romans, marqués par la guerre civile (1975-1990), opèrent la douloureuse rupture avec les grandes idéologies et se heurtent à l’effondrement du projet initial de modernité arabe à double référence, au modèle européen et à l’expérience endogène. Faire la part entre ce qui est à prendre à l’Occident et ce qui est à rejeter relève en effet de l’aporie et ne fait qu’attiser la crise des valeurs. Pour décrire cette réalité embourbée dans ses contradictions, El-Daïf emprunte les voies de l’intime, de la sexualité, du sujet diffracté, du récit hallucinatoire, jouant des choix narratifs avec un art consommé. Cet ouvrage collectif explore les aspects distinctifs de cette œuvre importante et largement traduite : il en interroge les fondements esthétiques, les héritages assumés comme la dimension transculturelle novatrice. Ce faisant, il illustre les tensions, mais aussi les riches potentialités qui travaillent aujourd’hui les cultures arabes.