Journée d’études

Poétiques de l’exil : Maghreb et diaspora Inalco - Le 15 décembre 2016

, par Mohammad Bakri

Argumentaire

L’exil dans son acception la plus large est un thème récurrent que l’on retrouve sous plusieurs formes dans les textes d’auteurs maghrébins. Cette thématique est abordée à partir d’un contexte, signi catif et symbolique (pour l’auteur/poète) qui détermine les enjeux identitaires, culturels, linguistiques, voire idéologiques, de l’œuvre poétique. Outre l’intérêt d’étudier le rapport de l’exilé à sa terre d’accueil et son impact sur la création poétique, il est aussi important de s’intéresser au contexte socio-anthropologique, historique et linguistique dans lequel l’exilé a vécu avant son départ.

Le sentiment d’appartenance à une société fabrique un certain imaginaire. Ainsi, comment ces enjeux in uencent-ils l’écriture de l’exil ? Comment l’héritage culturel et identitaire intervient-il dans la création poétique ? Comment les tendances artistiques et littéraires de l’époque interviennent-elles dans l’imaginaire créatif ? L’exil peut être, dès lors, soit l’origine d’une création poétique, soit la condition d’apparition d’autres formes et genres poétiques. Cela nous amène à penser à la façon dont l’exil est abordé dans le roman (arabophone, francophone) ou dans la poésie populaire de l’exil (arabe dialectal et berbère).

Dans les écritures romanesques moderne ou post-moderne, on constate un croisement de genres et de formes appartenant à divers champs littéraires occidentaux et orientaux. Ainsi, nous sommes face à une sorte « d’hybridité poétique » généralisée qui renvoie à des processusde cohabitation / fusion des genres (prose et poésie) d’une part, et à la relation intertextuelle qu’entretient un texte avec d’autres textes, d’autre part.

De fait, la problématique que nous nous proposons d’aborder dépasse les frontières du texte littéraire et concerne, par exemple, le cinéma ou la chanson maghrébine. Ainsi, la communauté maghrébine diasporique a remarquablement contribué à la diffusion des répertoires de l’exil à travers les formes de sociabilité liées au café, au cabaret et music hall (l’Alcazar à Marseille, El Djazaïr à Paris). De même, un évènement important est l’arrivée des scopitones dans les « cafés arabes » à partir des années 1970. Cette aventure artistique, associant la poésie populaire maghrébine, la musique et l’image pendant la période des années 1960-70 (dite « période yé-yé ») a permis l’émergence d’autres styles musicaux et a incontestablement donné un nouveau souf e à la création maghrébine. La chanson de l’exil devient alors, plus que jamais, un objet esthétique hybride où l’on retrouve une imbrication d’enjeux identitaires, culturels et médiatiques.

A partir de divers corpus (traditionnels ou modernes), les contributions attendues viseront à éclairer les différents aspects (prioritairement poétiques et littéraires mais aussi socio-historiques, idéologiques) de la problématique de la journée d’étude.

En en savoir plus

Télécharger le programme


Partager

Imprimer cette page (impression du contenu de la page)