Naufrage des civilisations d’Amin Maalouf où les criminels sont les rendez-vous manqués avec la paix...

Culture

L’heure de vérité : une lecture d’Amin Maalouf

Littérature

Fascinant livre que ce Naufrage des civilisations d’Amin Maalouf, sorti il y a quelques mois comme un roman policier où les criminels qui sont traqués avec à la fois passion et objectivité sont les rendez-vous manqués avec la paix. Pourquoi, s’interroge Maalouf ? Pourquoi l’humanité ne comprend-elle pas et n’apprend-elle pas que ce qui est éthique, comme la générosité, le pardon, la paix, finit par faire son intérêt ?

Oui, constate Maalouf – et qui est mieux placé que les Libanais pour le confirmer –, l’histoire est jonchée de moments et de tournants décisifs mal négociés. L’histoire s’assombrit, et ces ténèbres, croit-il curieusement, c’est à partir du Levant qu’elles se sont étendues, la débâcle de juin 1967 étant pour lui l’un des points d’inflexion à partir duquel tout à mal tourné : les Arabes s’enfonçant dans leur défaite et Israël se constituant prisonnier de ses conquêtes territoriales ou, comme le dit Mahmoud Darwiche, « otage de sa victoire ».

Certes, on pourrait objecter que l’épicentre du grand séisme, du « Big One » qui a réduit le monde arabe en ruine, est la décision de partition de la Palestine et la défaite des armées arabes en 1948, et les déportations massives sous l’effet des massacres et des menaces de massacre du peuple palestinien. Mais ça reviendrait au même.

Plus largement en effet, Maalouf revient à l’une de ses intuitions centrales : la superposition des identités. « L’idéal levantin, écrit-il, exige de chacun qu’il assume l’ensemble de ses appartenances et un peu celle des autres. Comme tout idéal, on y aspire sans jamais l’atteindre complètement, mais l’aspiration elle-même est salutaire, elle indique la voie à suivre, la voie de la raison, la voie de l’avenir. J’irais même jusqu’à dire que c’est cette aspiration qui marque, pour une société humaine, le passage de la barbarie à la civilisation. » (p. 63) ...

Fady NOUN | OLJ
19/08/2019

L’Orient-Le Jour est le seul quotidien libanais d’expression française, né le 15 juin 1971 de la fusion de deux journaux, L’Orient (fondé à Beyrouth en 1924) et Le Jour (fondé à Beyrouth en 1934)... Lire la suite, cliquer ici.

Lien : L’article sur le site de l’Orient-Le-Jour

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