La marionnette à gant Aragoz continue en Égypte de perpétuer l’art de la satire en ridiculisant les puissants
La Dernière
En Égypte, les marionnettes Aragoz cultivent l’art de la satire
Pendant ce temps, ailleurs...
OLJ
21/01/2020
Tête en bois, chapeau conique, grands yeux noirs et moustache peinte : la petite marionnette à gant Aragoz venue du fond des âges continue en Égypte de perpétuer l’art de la satire en ridiculisant les puissants corrompus.
Dans un monde où les écrans numériques débitent du spectacle à volonté, une poignée de marionnettistes égyptiens déclenchent encore les rires des spectateurs, en particulier des enfants, en racontant les exploits ancestraux des Aragoz. Derrière le petit théâtre de marionnettes recouvert de tissu, installé dans une maison ottomane du quartier historique de Gamaleya au Caire, l’Aragoz apparaît dans son habit rouge et fait résonner son timbre de voix strident caractéristique. « Qu’est-ce que tu veux ? » demande-t-il à un personnage antipathique appelé « fetewa », terme utilisé jusque dans les années 1950 pour désigner un caïd de quartier. Le goujat veut se battre pour savoir qui est le plus fort. « Celui qui gagne aura le soutien du public », fanfaronne-t-il. Le héros se rue sur lui et le roue de coups, avant de le chasser de la scène. « Dégage ! » triomphe alors l’Aragoz, sous une pluie d’applaudissements et d’acclamations...
Menna ZAKI/AFP