La littérature syrienne miroir de la réalité. Les mots impitoyables des écrivains - Par Silvia Moresi

Les romans et la poésie syriennes racontent depuis cinquante ans la répression, la dictature, la torture, la prison et la terreur. Plus libre que la parole politique, la littérature a emprunté d’autres chemins pour témoigner en filigrane des prémices de la révolte de 2011.

Les littératures sont inextricablement liées aux sociétés dont elles sont originaires et constituent pour cette raison des instruments indispensables à la construction d’un récit différent de celui proposé, par exemple, par l’histoire officielle. Dans les régimes politiques où le travail de propagande est particulièrement fort et dans la période actuelle dominée par la « post-vérité »1, la fiction littéraire apparaît souvent nécessaire, car elle s’avère, paradoxalement, le témoignage le plus proche de la réalité. Des « petits événements » racontés par les écrivains et les poètes peuvent se dégager les mécanismes et les dynamiques desquels pourrait émerger un « grand événement », comme une révolution.

Dans le chaos syrien actuel, semblable à une longue et exténuante partie de Risk, les réelles motivations qui ont amené il y a six ans à l’éclatement de la révolution ont été englouties par le trop-plein de joueurs sur le terrain. La révolte syrienne est désormais présentée uniquement comme le produit des calculs politiques de l’alliance entre les États-Unis et les pays du Golfe. Mais, depuis longtemps, les écrivains syriens racontent une tout autre histoire, longue de presque cinquante ans.

Lien : Sur Orient XXI

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