Institut du monde arabe

Exposition - L’histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts Du 8 avril 2017 au 14 janvier 2018

, par Mohammad Bakri

Amener le visiteur à réfléchir sur la mise en image de l’Histoire dans le monde arabe : tel est le propos d’une sélection d’œuvres anciennes, modernes et contemporaines, toutes issues des collections du musée de l’Institut du monde arabe.

« L’Histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts » : ces vers extraits du poème Le Lanceur de dés de Mahmoud Darwich, qui dit la désillusion d’une vie passée à espérer la reconnaissance et la liberté de sa terre natale, introduisent la question de la mise en image de l’Histoire dans le monde arabe : du combat singulier aux affrontements entre armées, de la résistance à l’occupant aux luttes intestines, du terrorisme aux révolutions des sociétés civiles.

Une sélection d’œuvres anciennes, modernes et contemporaines des collections du musée montre comment cette mise en image a évolué et s’est diffusée.

Contrairement à la peinture d’histoire qui s’est développée en Europe à compter de la fin du Moyen Âge, il faut dans le monde arabe et musulman attendre le XVIe siècle, avec l’extension de l’Empire ottoman et le règne des empereurs moghols en Inde, pour rencontrer des représentations d’évènements contemporains. Auparavant, la peinture se cantonne dans les copies manuscrites d’épopées mettant en scène des héros chevaleresques. Ces images demeurent seulement accessibles à la cour des souverains qui commanditent des manuscrits à la gloire de leur règne.

Dans le deuxième tiers du XXe siècle, les artistes du monde arabe, confrontés à l’art moderne de l’Occident, recourent à des techniques jusque-là ignorées par les arts traditionnels : peinture de chevalet, sculpture, estampe, photographie, caricature… Il ne s’agit dès lors plus de chanter les héros mais de témoigner des ravages des conflits. Les artistes donnent de l’Histoire la vision des victimes avec le dessein que ces images, plus largement diffusées, réveillent les consciences.

L’une des raisons d’être des arts n’est-elle pas de rappeler à l’Homme la meilleure part de lui-même et son rôle dans la construction d’un monde harmonieux ?

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Source de l’information : Institut du Monde arabe

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