Créée en novembre 2019 à l’occasion du premier festival célébrant la mémoire de François Abou Salem, fondateur du Théâtre National Palestinien

La part des archives dans « About François » (Lydia Ziemke, 2019)

par Najla Nakhlé-Cerruti

Créée en novembre 2019 à l’occasion du premier festival célébrant la mémoire de François Abou Salem, fondateur du Théâtre National Palestinien/El-Hakawati, la pièce About François de Lydia Ziemke rend hommage à l’homme de théâtre à partir des archives qu’il a conservées tout au long de sa carrière artistique.

Seul théâtre palestinien aujourd’hui en fonction à Jérusalem, le Théâtre National Palestinien/El-Hakawati occupe une place de premier plan dans l’histoire de l’activité théâtrale et artistique dans la ville et en Palestine plus largement. En effet, à son ouverture le 9 mai 1984, le théâtre El-Hakawati est le premier théâtre en tant que lieu en Palestine. Issue de la troupe éponyme, la première troupe professionnelle palestinienne à sa fondation en 1977, l’institution est devenue un lieu incontournable aussi bien pour la création théâtrale que pour la formation des acteurs et des techniciens palestiniens. Ainsi, elle prend le nom de Théâtre National Palestinien/El-Hakawati (TNP) au début des années 1990 (Thiébot 2019 : 138). C’est une institution majeure pour comprendre et écrire l’histoire, non seulement culturelle de Jérusalem, mais également urbaine et sociale.

Le premier festival célébrant la mémoire du fondateur du Théâtre National Palestinien/El-Hakawati

En 2019, l’institution a fêté ses trente-cinq d’existence. À cette occasion et pour la première fois dans son histoire, un festival était organisé pour célébrer la mémoire de son fondateur, François Gaspar dit Abou Salem (1951-2011). L’histoire de l’institution est largement liée à celle François Abou Salem, homme de théâtre français établi en Palestine. Après une enfance passée à Jérusalem, il s’y est installé au début des années 1970 et y a vécu jusqu’à sa mort en 2011. Si son rôle fait consensus auprès des praticiens comme des spécialistes, il reste malgré tout méconnu et des zones d’ombres dans la connaissance de sa vie et de son œuvre demeurent, l’érigeant en figure mythique plus qu’en personnage historique. En effet, bien que l’on constate un renouveau récent des études sur le théâtre palestinien, aussi bien du point de vue des approches que des thématiques (Al-Saber 2013 ; Šḥāda 2014 ; Wallin 2018 ; Thiébot 2019 ; Varghese 2020), aucune d’entre elles n’a été entièrement consacrée à la figure du fondateur du TNP. Cela est dû à manque de ressources qui a pu être en partie comblé par notre découverte, en avril 2014 durant nos recherches doctorales (Nakhlé-Cerruti 2017), des archives laissées par François Abou Salem à sa mort et regroupées par Amer Khalil – son ami de plus longue date et actuel directeur du TNP – et sa mère, Francine Gaspar. Entre juin et août 2015, le classement et l’inventaire de ces archives ont été réalisés par Héléna Rigaud (Nakhlé-Cerruti 2017 : 50-51). Le fonds François Abou Salem fait actuellement l’objet du programme que nous menons à l’Ifpo, intitulé « Histoire et mémoire du théâtre palestinien contemporain : Étude du fonds François Abou Salem, un fonds d’exception »...

Lien : Les Carnets de l’Ifpo

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