Cité nationale de l’histoire de l’immigration

Albums. Un siècle d’immigration dans la bande dessinée, 1913-2013 Du 16 octobre 2013 au 27 Avril 2014

, par Mohammad Bakri

À travers plus de deux cents pièces et documents originaux, planches de bande dessinée, esquisses et croquis préparatoires, films d’animation, entretiens filmés et autres photographies et documents d’archives, l’exposition se propose d’envisager le phénomène migratoire dans la bande dessinée depuis la conception des planches jusqu’à leur réception par le spectateur-lecteur.

Aujourd’hui, la bande dessinée a définitivement acquis le statut de 9ème art et n’a jamais été autant exposée dans de grands musées. Plusieurs expositions récentes ont dressé des passerelles entre la bande dessinée et d’autres formes artistiques (Archi et BD, la ville dessinée ; Vraoum, trésors de la bande dessinée et art contemporain), entre bande dessinée et culture (de Superman au chat du rabbin) ou encore entre bande dessinée et histoire (Tardi et la Grande Guerre, Mobilisation générale : 14-18 dans la bande dessinée, Traits résistants). Cette exposition apporte sa pierre à l’édifice en convoquant pour la première fois toutes les formes associées du 9ème art pour raconter l’immigration autrement.

Albums est une exposition d’histoires. Histoires de ces auteurs d’origine italienne, sénégalaise, algérienne, portugaise ou vietnamienne venus vivre et travailler en France mais aussi histoires de ces émigrés ou fils d’immigrés européens partis au début du siècle aux États-Unis tels que Georges McManus ou plus tard Goscinny qui ont contribué à créer un 9ème art.

Albums ce sont aussi les récits de vie réels ou imaginaires d’Aya de Youpougon, d’Abdulah, Petit Polio, Bouzid, Jiggs, Igor, Malamine, Bilel, Louis le Portugais… Tous ces récits, histoires de personnes et de personnages, se croisent pour écrire une autre Histoire de la bande dessinée depuis un siècle.

Science-fiction, récit historique, humour ou reportage, quel que soit le genre, chaque auteur enrichit son art, de son expérience personnelle mais aussi des collaborations qu’il a pu nouer au gré de ses pérégrinations, de ses références visuelles ou langagières, des techniques qu’il a apprises. L’exposition s’attarde ainsi sur la « fabrique de la bande dessinée ». À l’instar de toutes formes de langage, la bande dessinée, depuis ses débuts, construit des images et archétypes de la figure de l’émigré. Les commissaires relèvent, analysent, questionnent les œuvres au prisme des migrations, sur l’existence d’une écriture graphique construite sur des représentations communes.

Trois séquences rythmeront le parcours :

  • La première étudie, au regard de l’histoire des migrations depuis le début du XXe siècle, les trajectoires spectaculaires de certains auteurs. De Georges McManus à Marguerite Abouet et Clément Oubrerie en passant par René Goscinny et Albert Uderzo, Enki Bilal, Farid Boudjellal, Clément Baloup ou Marjane Satrapi…
  • La deuxième envisage les enjeux de la représentation d’une question sensible et le choix des genres utilisés : de l’auto-fiction à la BD-reportage. Elle détaille les sources de documentation, les références visuelles et les différentes ébauches nécessaires à l’élaboration de la planche de bande dessinée.
  • La troisième enfin, envisage images et archétypes de la figure du migrant et analyse les constantes de représentation des différentes phases migratoires.
  • La conclusion est donnée par l’œuvre de Shaun Tan, Là où vont nos pères, récit onirique et métaphore universelle du parcours du migrant.

Commissaires scientifiques : Vincent Bernière, Vincent Marie, Gilles Ollivier
Commissariat muséographique : Hélène Bouillon

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