Le site Typographie et Civilisation qui met en ligne les ressources de plusieurs bibliothèques, Introduit son dossier très intéressant sur l’histoire de l’écriture arabe de la manière suivante : « Dans chaque écriture se retrouve le même désir d’éternité, le désir de rendre immortelle une pensée, une histoire. Dans le cas de l’écriture arabe, c’est également une religion, en l’occurrence l’Islam, qu’il s’est agit de préserver dans sa pureté originelle. L’écriture arabe est donc fondamentalement liée à l’existence et l’expansion de l’Islam. La révélation coranique a en effet permis aux Arabes de fixer dans sa perfection la langue de la poésie antéislamique. Le Coran ne peut être récité qu’en arabe, et la diffusion de l’Islam a obligé les Musulmans à définir une typographie la plus explicite qui soit afin d’éviter que le message d’Allah ne puisse être trahi. Toutefois ce respect figé de la langue n’a pas nuit pour autant à la l’écriture arabe. En effet, cette contrainte associée au fait que l’Islam interdise de représenter les êtres animés, a conduit les Musulmans à développer de manière flamboyante la calligraphie afin d’exalter la parole révélée de Dieu. Ce faisant ils ont élevé cet art au rang d’art majeur ».
Ce dossier intitulé « de la calligraphie à la typographie arabe » se compose de quatre parties comportant chacune une introduction, plusieurs chapitres, une conclusion et une liste des sources utilisées. Comme les différentes parties de ce dossier, réparties dans plusieurs rubriques du site, ne se prêtent pas facilement à la navigation, nous avons choisi de les rassembler et de les présenter dans un ordre permettant aux lecteurs d’aller rapidement à l’essentiel. Le site présente en plus de ces quatre parties l’histoire de l’alphabet né en Phénicie et celle de l’imprimerie libanaise.
Première partie
La première partie nous révèle que dans chaque écriture se retrouve le même désir d’éternité, le désir de rendre immortelle une pensée, une histoire. Dans le cas de l’écriture arabe, c’est également une religion, en l’occurence l’Islam, qu’il s’est agit de préserver dans sa pureté originelle.
L’écriture arabe est donc fondamentalement liée à l’existence et l’expansion de l’Islam. La révélation coranique a en effet permis aux Arabes de fixer dans sa perfection la langue de la poésie antéislamique. Le Coran ne peut être récité qu’en arabe, et la diffusion de l’Islam a obligé les Musulmans à définir une typographie la plus explicite qui soit afin d’éviter que le message d’Allah ne puisse être trahi.
Toutefois ce respect figé de la langue n’a pas nuit pour autant à la l’écriture arabe. En effet, cette contrainte associée au fait que l’Islam interdise de représenter les êtres animés, a conduit les Musulmans à développer de manière flamboyante la calligraphie afin d’exalter la parole révélée de Dieu. Ce faisant ils ont élevé cet art au rang d’art majeur.
Deuxième partie
La deuxième partie nous dit que le développement de l’écriture est chez les Arabes tardif du fait de leur état nomade qui favorisait surtout une culture orale. D’ailleurs, à la naissance de l’Islam, au début du VIIe siècle, le Coran fut d’abord diffusé par la tradition orale.
L’arabe appartient au groupe des écritures sémitiques consonnantiques ainsi appelées parce que de fait, seules les consonnes sont représentées. La plupart des spécialistes s’accordent aujourd’hui à penser, que l’écriture arabe dérive de l’écriture nabatéenne elle même d’origine araméenne. Les Nabatéens, installés sur les terres bibliques du royaume d’Edom en Arabie du Nord (actuelle Jordanie) vers le IVe siècle avant Jésus-Christ et dont la capitale était Pétra, parlait une langue araméenne et écrivait en araméen.
Progressivement s’est développé une écriture cursive formelle spécifiquement nabatéenne qui se distinguait de l’araméen par la présence de ligatures. Ce développement s’est doublé d’une évolution dans la langue parlée par les Nabatéens avec l’introduction progressive de termes et de constructions grammaticales arabes. C’est ainsi que vers le 2e siècle après Jésus-Christ, les Nabatéens parlaient majoritairement arabe comme l’atteste l’origine arabe de leurs noms et ne conservaient l’araméen, dans une version arabisée, que comme langue officielle.
L’écriture arabe est donc née aux alentours du VIe siècle de l’écriture cursive nabatéenne. Elle s’est progressivement répandue à l’époque de Mahomet à La Mecque puis à Médine. S’est ainsi développée la première écriture spécifiquement arabe, le Jazm, dont la raideur, l’angulosité et la proportion égale de ses lettres rappelle la graphie coufique. L’écriture Jazm devint bientôt celle de tous les Arabes et « assuma le statut de l’écriture sacrée que Dieu avait spécialement choisie pour transmettre à l’humanité son message divin. » (Safadi).
Troisième partie
La troisième partie nous apprend que les premiers caractères arabes imprimés apparaissent à la fin du XVe siècle lorsque parait le fameux compte rendu du « Voyage et Pélerinage d’Outre-mer au Saint Sépulcre de la Cité Sainte de Jérusalem fait et composé en latin par Bernard de Breydenbach ».
Reste qu’aucun texte en arabe ne vient compléter cette oeuvre. Il faudra donc attendre la prise de Grenade par les rois catholiques en 1492 pour que soit imprimé les premiers vrais textes en arabe. Afin de favoriser la conversion des Maures, ces nouveaux sujets de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle de Castille, le premier archevêque de Grenade fit imprimer, par un certain Pedro de Alcala, originaire de Grenade, deux petits livres comprennant les prières catholiques en arabe ainsi que l’ordinaire de la messe en arabe et en espagnol. L’alphabet utilisé est l’alphabet africain, transcrit dans la magnifique calligraphie maghrébine.
Le premier véritable chef-d’oeuvre de typographie arabe est l’oeuvre de Paolo Giustiniani, un moine dominicain originaire d’une des plus grandes famille de Venise et de Gènes, célèbre pour son érudition. En août 1516, il dédicace à sa Sainteté le Pape Léon X, un magnifique psautier en cinq langues : arabe, chaldéen, grec, latin et hébreu, latin répondant au chaldéen et latin répondant à l’hébreu. “Nous avons travaillé pendant longtemps” souligne-t-il et cela a dû être une réalité à une époque où il n’existe aucune matrice et aucune fonte arabe, où il existait difficilement des caractères hébreux et pour un travail nécessitant le concours de polyglottes maîtrisant au moins trois langues non-européenes. Caractéristique remarquable de cet ouvrage, la présence de deux lettrines de grande beauté : un Alef fleuri dans un cadre et un Tah de même nature. Ce seront les premières lettres d’ornement de l’imprimerie arabe.
Quatrième partie
La quatrième partie Nous précise que les critiques faites à l’écriture arabe portent principalement sur les défauts de l’écriture manuscrite et les difficultés de l’imprimerie. C’est que l’écriture arabe, à la différence des écritures grecques, latines ou cyrilliques, ne se présente que sous une seule forme. Alors qu’en typographie latine, les caractères utilisés se distinguent sensiblement de leurs homologues manuscrits du fait qu’ils ne sont pas liés entre eux par une ligature, en typographie arabe, les caractères sont les mêmes que ceux de l’écriture manuscrite.
Le terme de défaut est d’ailleurs fort impropre. Il faudrait plutôt parler d’inadaptation à la technique d’imprimerie qui recquiert, pour être performante, une simplification des signes utilisés.
- Source des contenus de cet article : le site Typographie et Civilisation.
- Nous avons ajouté des liens explicatifs pour faciliter la lecture de l’article des Typographies arabes.