Cette première exposition d’une année largement consacrée à la photographie à l’IMA-Tourcoing réunit une centaine de photos depuis le début du XXe siècle jusque 2002.
Née en même temps que la conquête coloniale, la photographie a toujours accompagné l’Algérie. Cette exposition n’est cependant pas une histoire de l’Algérie par l’image. Elle vise à mettre en évidence certains des regards qui se sont appliqués ensemble ou successivement à ce pays.
Cette exposition inédite part du constat simple que l’on ne photographie pas de la même façon selon qui on est et selon la destination des images. Elle portera une réflexion sur la nature de l’image comme medium de contact entre des mondes différents et moyen de lecture d’un contexte historique et social.
Il y a loin du regard colonial construisant une vision orientaliste, le regard minutieux de l’enquête ethnographique de Thérèse Rivière partie en mission dans les Aurès avec Germaine Tillion, la réaction empathique d’un Pierre Bourdieu découvrant au travers d’images prises spontanément en Algérie entre 1958 et 1961 sa vocation de sociologue, ou les clichés contraints de femmes algériennes saisis par Marc Garanger, appelé du contingent missionné pour faire des photographies d’identité de la population. On trouvera les photos de Marc Riboud lors des folles journées de l’Indépendance, auxquelles répondent les clichés de Mohamed Kouaci, seul photographe algérien à couvrir la période, de Tunis d’abord, puis d’Algérie même. L’exposition s’ouvre également à la période contemporaine au travers des photos de Bruno Boudjelal découvrant le pays de son père pendant la décennie noire ou les images d’Alger sur une palette de Karim Kal prêtes à être emmenées avec soi.