Alaa El Aswany (Egypte), Romans traduits en langue française علاء الأسواني (مصر)، روايات مترجمة إلى اللغة الفرنسية

, par Mohammad Bakri

Né en 1957, dentiste de formation, Alaa El Aswany exerce son métier au Caire avant de devenir célèbre en tant qu’auteur, très présent sur les scènes littéraire et politique de son pays...

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 L’immeuble Yacoubian

« L’Immeuble Yacoubian » de l’écrivain égyptien Alaa El Aswany

Le Caire, début des années 1990. En plein cœur de la ville, l’immeuble Yacoubian témoigne d’une splendeur passée et de l’émergence de l’Egypte d’aujourd’hui. Des personnages tiraillés par leurs rêves et leur nostalgie se croisent dans ce prestigieux bâtiment.

Zaki Bey, vieil homme d’affaires nostalgique du passé, Taha, le fils du concierge rêvant de devenir policier, la belle Boussaïna qui se perd peu à peu, Azzam, affairiste lubrique autant que bigot et Hatem, journaliste homosexuel, auquel la société permet la jouissance mais lui interdit l’amour véritable. Ne sachant plus où se positionner dans une société qui change, ils se croisent, se parlent, et parfois s’aiment. Mais la tragédie est là, plane sur leurs vies et les emporte. Destins liés par les désillusions, rien dans ce pays ne leur laisse espérer un avenir meilleur. On comprend alors leur révolte, leur amertume, et peut-être pourquoi explosent les bombes. Hypothèse parmi tant d’autres…

Avec une écriture fine, réaliste et pleine de poésie, Alaa El-Aswany, dentiste au Caire, offre un aperçu d’une société où l’islamisme grandissant semble remplir ce vide, ce désespoir des habitants de l’immeuble Yacoubian. Une société entre la fin du règne du roi Farouk, la révolution de Nasser et la montée des Frères Musulmans. Une société en transition, que l’on voit ouverte de prime abord, mais qui semble peu à peu se scléroser, rongée par la bureaucratie et la corruption. La vie suit son cours, et Yacoubian, presque un personnage à lui tout seul, voit ses locataires se battrent pour tenter de survivre et de s’élever, de vivre et de (re)trouver leur dignité, tout simplement.

On est certes loin des splendeurs de l’Orient des Milles et Une Nuits et du Caire de l’époque de Naguib Mahfouz, mais le récit est enchanteur, prenant et poignant. Le drame est tapi dans chaque recoin, dans chaque appartement. Des volutes de chicha rappellent une époque presque idyllique pour certains. Et en annoncent une autre à l’aube du XXI ème siècle.

Roman de mœurs, roman réaliste, il emprunte les chemins d’un Balzac, d’un Zola ou d’un Dostoïevski, sans que jamais ne soient jugés les personnages : Alaa El-Aswany nous parle de l’homme, de ses faiblesses et de ses vices, de ses désillusions et de ses rêves. On cherche à comprendre, on s’interroge, et un dentiste du Caire nous apporte des pistes de réflexions sur une société que nous connaissons peu ou pas. Bref, un grand roman.

L’immeuble Yacoubian, Actes Sud, 2006. Adaptation cinématographique : L’immeuble Yacoubian, réalisé par Marwan Hamed, Août 2006.

Source de l’information : Le Magazine La Péniche, portail des étudiants de Siences Po.

 Chicago

« Chicago » de l’écrivain égyptien Alaa El Aswany

Traduit de l’arabe (Egypte) par Gilles Gauthier,Chicago est paru chez Actes Sud en octobre 2007.

Même vue de loin, des couloirs d’une université - d’une société - américaine amie-ennemie toute en contrastes, l’Egypte est au coeur de Chicago.

Ses personnages, pris dans les contradictions de leur sentiment d’appartenance à un pays qui les exalte autant qu’il les déçoit. Ils étudient, ils enseignent, ils espionnent ceux qui étudient et enseignent.

L’Amérique dans laquelle ils vivent n’est pas un simple décor. C’est l’Amérique sûre d’elle-même, de sa supériorité, des valeurs qu’elle représente, brutale parfois, mais aussi l’Amérique ouverte, aimable, un peu naïve et qui donne sa chance à tous. L’Amérique ennemie des causes arabes et par conséquent, même au fond du coeur de ceux qui la servent et s’appuient sur elle, ennemie de l’Egypte.

Source de l’information : site de l’éditeur.

 J’aurais voulu être égyptien

« J’aurais voulu être égyptien » de l’écrivain égyptien Alaa El Aswany

Traduit de l’arabe (Egypte) par Gilles Gauthier,J’aurais voulu être égyptien, titre original du roman « Friendly Fire » (Tirs Amis), est paru chez Actes Sud en février 2009.

"Si je n’étais pas né égyptien, j’aurais voulu être égyptien", la célèbre citation de Mustapha Kamel donne le ton de ce recueil : voici l’Egypte placée sous le feu d’un écrivain amoureux de son pays et qui, par le détour de la fiction, fait apparaître les turpitudes et les contradictions d’une société à la dérive.

Interdit de publication par l’Office du livre, pour cause d’insulte à l’Egypte, le premier de ces récits, "Celui qui s’est approché et qui a vu", donne précisément à voir un monde où règnent les faux-semblants et l’hypocrisie. Par une cinglante et implacable ironie, pour décrire des êtres prisonniers de l’obscurantisme et de l’arbitraire, l’auteur fait exister sous nos yeux des personnages singuliers qui évoquent l’univers d’un Dostoïevski à l’ombre des pyramides.

Tendres et cruels, ces récits foisonnent de figures magnifiques qui nous font pénétrer un monde où l’imaginaire laisse une empreinte vive dans ce que nous croyons être le réel.

Source de l’information : site de l’éditeur.

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