Editeur
Auteur(s) : Taleb Alrefai
Titre : L’ombre du soleil
Editeur : Actes Sud
Traduit de l’arabe (Koweït) par : Moncef KHEMIRI
Collection : Sindbad, La Bibliothèque arabe
Parution : Mars, 2018 / 13,5 x 21,5 / 192 pages
ISBN 978-2-330-09729-5
Hilmi vit sous le toit de ses parents avec son épouse dans une bourgade de la Haute-Égypte. Son maigre salaire de professeur d’arabe ne lui offre nulle perspective d’évolution ni d’indépendance. Alors, comme des milliers de jeunes diplômés condamnés à une vie misérable, il décide d’émigrer au Koweït. Une fois sur place, il ne voit de l’Eldorado dépeint par son passeur que les quatre murs de la chambre insalubre qu’il partage avec deux congénères, et subit les tracasseries d’une administration corrompue. Au terme de nombreuses et lassantes démarches, endetté et exténué, il finit par obtenir sa carte d’identité civile, ce qui lui permet de postuler à un emploi de simple ouvrier sur le chantier de construction que dirige un certain Taleb Alrefai, connu aussi comme romancier.
Mais Hilmi n’est pas au bout de ses peines. Il est aussitôt pris dans les filets d’une sordide affaire de mœurs, suivie d’une autre encore plus invraisemblable…
Taleb Alrefai est né au Koweït en 1958. Après avoir travaillé comme ingénieur civil, il a rejoint le ministère koweïtien de l’Information où il occupe un poste de responsabilité au Conseil national de la culture, des arts et des lettres. Auteur d’une dizaine de romans et de recueils de nouvelles qui portent notamment sur la condition féminine dans son pays et sur celle des travailleurs immigrés, il a présidé en 2009 le jury de l’International Prize of Arabic Fiction. Ici même, paru en 2014, est son premier roman traduit en français.
Orient XXI
Claire Beaugrand
12 octobre 2018
Tribulations d’un Égyptien englouti dans les mirages koweïtiens
« L’Ombre du soleil », de Taleb Alrefai · Avec L’Ombre du soleil, c’est un second roman traduit en français de l’écrivain koweïtien Taleb Alrefai que les éditions Actes Sud ont publié. À travers les pérégrinations d’Hilmi, « le rêveur », entre l’Égypte et le Koweït, nous est conté le sort chaotique et douloureux d’un migrant économique.
« Ici même », sorti en 2014 et paru deux ans plus tard en France, contait l’histoire de l’amour malheureux et destructeur d’une jeune et brillante Koweïtienne issue d’une grande famille chiite et libérale du pays, éprise d’un homme marié, père de trois enfants et sunnite. L’Ombre du soleil (Zhill al-Shams) aborde l’autre thème cher à l’auteur : le traitement des travailleurs étrangers qui représentent les deux tiers de la main-d’œuvre au Koweït.
Le roman, publié pour la première fois en Égypte en 1998, puis remanié en 2012, n’a rien perdu, vingt ans plus tard, de son amère actualité : « les lieux de vie des ouvriers, leur existence marginale, leur vie obscure » qu’Alrefai entend faire découvrir dans son avant-propos sont restés étonnamment familiers. Les ambitions brisées, les familles écartelées, les humiliations et les perversions de systèmes de migration qui font que chacun trompe la naïveté des rêves désespérés de vie meilleure, rien ne semble avoir changé....
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