C’est avec une immense tristesse que nous apprenons la mort de Rachid Hallaq alias Abou Chadi, dernier hakawâtî (conteur populaire) de Damas, le 21 septembre 2014. Ainsi, celle qui « sépare les amis et disperse les assemblées » a encore frappé... Pendant des années Abou Chadi a collaboré à l’édition de l’immense Roman de Baybars qu’il connaissait presque par cœur, ne ménageant pas sa peine pour nous expliquer tous les vieux mots, les vieilles expressions, les vieux proverbes absents des dictionnaires, oubliés de tous, mais pas de lui. Il lui arrivait de passer des jours à fouiller dans ses manuscrits pour retrouver tel ou tel passage manquant dans les nôtres. Toutes les fois que Georges Bohas le voyait à Damas il lui demandait avec insistance : quand paraîtra le prochain volume ? Malgré la guerre en Syrie, soit par des messagers, soit par le net, nous avons pu rester en contact avec lui et il a pu nous résoudre bien des problèmes d’interprétation du texte de la Sîra. Mais ce n’est pas que pour cet aspect scientifique qu’Abou Chadi nous manquera. Nous déplorons surtout la perte d’un ami fidèle. Que de temps avons-nous passé à discuter au café al-Nawfara le soir, avant qu’il n’effectue sa prestation ! Tout l’intéressait, il était d’une patience à toute épreuve, d’une curiosité insatiable, d’un humour subtil et parfois dévastateur. Désormais, si Ridwân, le gardien des cieux, s’ennuie, il saura certainement le distraire.
Source de l’information : site de l’Ifpo
Quelques vidéos en arabe qui retracent l’oeuvre de Rachid Hallaq
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