La photographie est-elle une source fiable pour l’historien ? Peut-on donner crédit à une légende ? C’est ce que nous voudrions interroger à propos de la photographie intitulée « Consulat de France » (ill.1) de Louis Vignes, officier de marine. C’est le départ de cette recherche sur les lieux de la présence consulaire à Beyrouth. Deux tirages sont connus et datés de 1862 : l’un provenant de la Bibliothèque Nationale de France, l’autre du fonds du collectionneur Fouad C. Debbas, conservé au musée Sursock de Beyrouth. Nous avons donc une photo, une date et une légende. Démarre ainsi une enquête pour localiser et retracer l’histoire de l’édifice.
Cette recherche s’inscrit dans le cadre d’un mémoire, en vue de l’obtention du Diplôme de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, et portant sur le consulat de France à Beyrouth. Nous cherchons à décrire son fonctionnement, ses réseaux, son influence durant les années 1841 à 1860. Deux décennies qui vont de la fin de l’occupation de la Syrie par les Egyptiens à l’intervention militaire de la France. Le rôle crucial des consulats des puissances étrangères auprès des autorités ottomanes et des différentes communautés a déjà été souligné, notamment par Henry Laurens (2017). Notre but est donc de décrire l’activité consulaire de la France à cette époque charnière et dans cette partie de l’Empire Ottoman. En résidence à l’Ifpo, il nous a semblé opportun d’essayer de situer les lieux de la diplomatie française dans Beyrouth...