Familles et fortunes à Damas

, par Mohammad Bakri

Colette Establet et Jean-Paul Pascual

Études arabes, médiévales et modernes


L’analyse d’un large échantillon d’inventaires après décès a permis de proposer quelques conclusions sur l’état de la famille et de la société damascène vers 1700.

Malgré un apport extérieur à la ville, Damas n’a pu connaître de réelle expansion à cette époque : les familles largement monogames, contrairement à ce que les voyageurs imaginaient, composées de deux à trois enfants, n’autorisent guère l’accroissement naturel.

La hiérarchie et la structure des patrimoines suggèrent l’existence d’une société inégalitaire, dominée par le groupe des grands commerçants, étroitement uni, par les liens de la famille et les relations d’intérêt, au milieu des grands ‘ulamā’ et à celui des militaires qui, en dépit de leur mise au pas par le pouvoir central, conservent une importance économique et sociale. Dans cette société, le poids de l’héritage familial dans le destin des individus, à tous les niveaux, est considérable, mais la promotion sociale n’est pas totalement absente ; de plus, les facteurs de cohésion, d’ordre strictement masculin, existent, constitués par la participation de tous au pèlerinage, et la dispersion des Šayḫ transmetteurs du patrimoine culturel et religieux dans toutes les strates de la société.

Sur les Presses de l’Ifpo

Partager

Imprimer cette page (impression du contenu de la page)