12 novembre 2016
Nacima Chabani
Pour la préservation du patrimoine ancestral
A la faveur de la tenue du 21e Salon international du livre d’Alger, le journaliste et auteur, Nourreddine Louhal, a livré sa toute dernière publication intitulée Alger la blanche, publiée aux éditions Tafat.
Alger la blanche, contes, légendes et bouqalate, de Nourreddine Louhal, se veut un voyage enchanteur et nostalgique à la fois, à travers les dédales de certains lieux légendaires. C’est parce qu’il a été bercé dans les venelles de la mythique Casbah d’Alger que l’auteur a voulu ressusciter un temps soit peu des senteurs révolues à jamais et des souvenirs indélébiles. Il propose, de ce fait, une excursion dans l’univers féerique de l’enfance.
Noureddine Louhal explique dans son prologue : « C’est ainsi que j’ai décidé de refaire le chemin à l’envers pour cueillir l’historiette et le conte que j’avais écrit sur les murs de ma Casbah. Certes, ils s’en trouvent décrépis les murs de ma Casbah, mais c’est l’endroit qui me parle le mieux et que je comprends si bien ! Généreuse dans l’âme, j’eus tôt fait de récupérer ce patrimoine immatériel de sous les décombres des douerate effondrées. D’ailleurs, en voici un assortiment de ces contes et légendes que j’ai dépoussiérés de l’oubli et que j’ai imaginés dans le décor des dédales de‘‘z’niqat’’ de Casbah mienne. » « J’ai pris le soin d’enjoliver chaque conte, du décor d’un lieu, d’un endroit qui va sans aucun doute aider le lecteur à mieux connaître le vieil Alger ». Mieux encore, pour le journaliste, son livre se décline sous la forme d’une main tendue aux parents. Façon singulière de les convier à refaire le chemin à l’envers, vers l’enfance afin de conter à leurs enfants les mille et une histoires qui ont bercé les moments de leur jeunesse. L’auteur n’a pas fait dans les reprises. Il a plutôt apporté dans son approche des faits nouveaux. Comme il le dit si bien, Alger est si riche en ces lieux.
Parmi ces derniers figurent, entre autres, Dar El Ghoula (La maison de l’ogresse), au quartier de Debbih-Chérif, Dar Raïba (La maison en ruines), à Houanet Sidi Abdellah, à La Casbah, ou l’Oued-K’nis et Djebel Koukou, au Frais Vallon, l’oued M’Kacel (filet d’eau de Bab El Oued à la porte du Ruisseau) ou encore Oued Kniss (Ravin de la femme sauvage).
Il estime que certains de ces lieux légendaires disparaîtront avec l’extension de la génération des séniors. Pour pérenniser ces lieux cultes qui ont accompagné plusieurs générations de Kasbadjis, Nourreddine Louhal a eu l’ingénieuse idée d’intégrer chaque conte dans un lieu précis. Il a imaginé, par exemple, Loundja Bnet El Ghoul, dans Dar el Ghoula, à Soustra, ou encore M’qideche, au pied du rempart de la citadelle d’Alger. Alger la blanche est également un hymne aux légendes d’Alger, tels que L’Maâkra, N’Fissa et Fatma et Dar Khdaouedj El Aâmia.
Pour les besoins du recensement de cette dizaine de lieux, l’auteur Noureddine Louhal a entrepris un travail de recherche qui s’est étalé sur une année. Il souligne à ce propos : « Nos institutions sont pauvres en archives. Je me suis basé beaucoup plus sur des témoignages de nos aînés et de petites gens. »
A travers cet ouvrage intéressant, l’auteur a voulu sensibiliser non seulement la jeunesse algérienne, mais également les pouvoirs publics, afin qu’ils procèdent à la restauration de certains sites historiques. « J’interpelle les pouvoirs publics, et en même temps je dis à notre jeunesse que c’était cela le Alger de leurs parents. Où leur parents se sont façonnés », tonne-t-il.
Nourreddine Louhal- Alger la blanche
Edition Tafta. 251 pages
Sur le site du journal algérien El Watan
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