Reprendre !Le défi d’une rentrée extraordinaire
Nous sommes en train de vivre une situation inédite qui, pandémie, confinement et dé-confinement obligent, nous amènent à prendre distance avec des évidences parfois confortables et des innovations sans doute séduisantes qui ont montré, à cette occasion, leurs vrais visages et les pièges qu’elles entretiennent. Cette situation, douloureuse, a eu toutefois le mérite de dissiper quelques illusions, de révéler la folie d’un système qui s’emballe, des inégalités accrues, mais aussi de rendre visible le métier d’enseignant, fortement dévalorisé ces dernières décennies. Elle nous oblige ainsi à réinterroger la fonction de l’école : en quoi est-elle vraiment indispensable ? En quoi le travail enseignant est-il fondamental ?
La nécessité d’une prise en charge à distance des apprenants a contraint les enseignants à utiliser dans l’urgence, sans préparation, des outils numériques peu familiers mais chaudement recommandés qui ont montré très rapidement leurs limites et leurs implications en termes d’ouverture vers la privatisation des moyens d’enseigner. Elle a dévoilé le leurre de la croyance en l’accessibilité du numérique pour tous et toutes et les ambiguïtés quant à la capacité à remplacer la relation éducative en présentiel par le numérique, particulièrement en langues étrangères. Si l’on peut se réjouir de certaines inventions pertinentes, on sait le chaos entraîné par les dysfonctionnements divers et les inégalités monstrueuses causées par un enthousiasme généreux. Le décrochage est massif, principalement parmi les apprenants les plus en difficulté, mais aussi chez des enseignants et des formateurs épuisés par une série d’injonctions et de contradictions rarement égalées...
Extrait de la présentation de Maria-Alice Médioni
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Programme 12ème Université d’Été du Secteur Langues du GFEN
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