Quand les Arabes exportaient le Tarab

, par Mohammad Bakri

Entre la révolution égyptienne de 1919 et le début de la guerre du Liban en 1975, le Proche-Orient a vécu une parenthèse de liberté sociétale et artistique bénie. Voici quelques parcours d’artistes, inspirés du dernier roman graphique de Lamia Ziadé, pour vous replonger dans ce patrimoine mythique. Perdu à jamais ?

Ô nuit, ô mes yeux (traduisez Ya lil, ya âyn), le dernier roman graphique de Lamia Ziadé, nous narre, dans un remarquable récit imagé, mêlant érudition, mélancolie et légèreté, la glorieuse histoire de cette chanson, de ce cabaret et de ce cinéma égyptiens ayant bercé le monde arabe, du Maroc au Liban, pendant plus d’un demi-siècle. Une période durant laquelle, un vent puissant de liberté et de créativité a soufflé sur le Proche-Orient.

Au-delà de la nostalgie indéniable que nous inspirent, aujourd’hui, les images, les sons et les écrits produits en ce temps – que l’auteure débute par la révolution égyptienne de 1919 et clôt par la guerre du Liban, en 1975 – , l’intérêt pour nous, ici, de mettre en exergue cette liberté-là et cette créativité-là, est de souligner, par effet de contraste, l’état de chaos apocalyptique dans lequel est, actuellement, plongée la région.

Lamia Ziadé est Libanaise. Elle n’oublie pas de rappeler l’apport, essentiel, que nombres d’artistes originaires de ce qu’elle-même appelle le Cham, ont amené à cette scène dont la capitale était, évidemment, le Caire.

Que s’est-il passé entre-temps ? Pourquoi le Levant n’est-il plus qu’une vallée de larmes et de feu ? L’impérialisme et l’interventionnisme des puissances extérieures n’expliquent pas tout. La fameuse Nahda arabe a lamentablement échoué. Parce qu’elle n’a concerné qu’une élite déconnectée du peuple profond ? Pas si simple ! Vaste question !

Voici, inspirée de l’ouvrage, cette petite galerie de portraits dont la lecture va vous procurer, nous en sommes persuadés, un plaisir coupable...

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