Le film « Les Yeux de la Parole » et l’opéra « Kalila wa Dimna » en ligne gratuitement

, par Mohammad Bakri

En cette période de confinement, la famille du film "Les Yeux de la Parole" vous propose de regarder le film gratuitement en ligne chez vous !

Les enseignants qui le souhaitent pourraient éventuellement travailler sur l’oeuvre à distance avec leurs élèves. Des documents pédagogiques sont proposés pour le aider : Dossier de presse, dossier pédagogique Opéra et livret opéra.

Film "Les Yeux de la Parole"


Des collégiens découvrent les fables de Kalîla wa Dimna, œuvre majeure du Moyen-Orient qui a voyagé à travers les âges jusqu’en France où elles ont inspiré Jean de la Fontaine. Au même moment à Aix-en-Provence, un opéra en arabe adapté de Kalîla wa Dimna est créé dans le cadre d’un des plus grands festivals d’art lyrique du monde, réunissant des artistes palestiniens, libanais, marocains, tunisiens et turcs.

Voyage d’un texte à travers les siècles, de l’orient vers l’occident ; texte reçu par des enfants français issu de l’immigration pour nous offrir une méditation sur le sens d’une telle provenance, cet opéra vient, à sa manière, faire se rencontrer la banlieue française et le Proche-Orient, migrations ordinaires et extraordinaires, poésie et politique.

Le film a été diffusé en avants-premières à l’Institut du Monde Arabe ainsi qu’à Beyrouth. De nombreuses personnalités soutiennent notre documentaire, dont Jack Lang, l’historien Patrick Boucheron, Bernard Foccroulle le directeur du Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence.

Sur le site du film

Le Blog du film Les Yeux de la Parole sur le club de Mediapart

Nos articles concernant le film à sa sortie :


Opéra Kalila Wa Dimna de Moneim Adwan au Festival d’Aix en Provence


Kalîla freudonne un air de liberté devenu populaire.

Kalîla propose de raconter la provenance de ce chant, liée à l’histoire de son frère Dimna. Tous deux vivaient une existence modeste au service du Roi. À force de flatteries, Dimna parvient à devenir un proche conseiller du souverain. Il dévoile son ambition à sa sœur : il a senti une peur chez le Roi et va s’engouffrer dans cette brèche, avec l’espoir de trouver ainsi gloire et richesse. Kalîla tente vainement de l’en dissuader.

La Mère du Roi conseille à ce dernier de se méfier de toute voix qui s’élève au sein du peuple. Le monarque parle à Dimna de la rumeur qui cause son inquiétude : un homme nommé Chatraba semble émouvoir les cœurs par ses chants, or les chants contiennent souvent les graines de la sédition. Dimna propose de s’occuper de cette affaire.

Chatraba chante les souffrances du peuple. Dimna vient à sa rencontre et le convainc de rencontrer le Roi : « en te glissant dans le palais, tu seras mieux placé pour faire changer les choses. »

Dimna présente Chatraba au Roi. Une amitié sincère ne tarde pas à se nouer entre eux deux. Chatraba en profite pour ouvrir les yeux du souverain sur les réalités de son royaume. Jaloux de la complicité qui se noue entre le Roi et Chatraba, Dimna jure qu’il sèmera la discorde entre eux.

Kalîla expime son regret de ne pas être allée trouver Chatraba pour le mettre ene garde en lui récitant une fable comme celles que l’on raconte pour l’édification des princes. La Mère du Roi joint alors sa voix à celle de Kalîla pour narrer la fable du loup, du corbeau, du chacal et du chameau.

Dimna attise la colère du Roi en insinuant que des braises dangereuses couvent dans les chants apparemment pacifiques de Chatraba. Le monarque demande à voir le poète afin de le démasquer. Dimna va chercher ce dernier en excitant son ressentiment contre le Roi par des mensonges. Troublé par ces paroles, Chatraba se rend auprès du Roi, qui prend son inquiétude pour une preuve de fourberie. Leur dialogue s’envenime tant et si bien que le Roi ordonne la mise à mort de Chatraba.

Kalîla raconte comment le Roi fait exécuter Chatraba. Révolté, le peuple chante la poésie de ce dernier. La Mère du Roi prend les choses en main : elle promeut Chatraba poète national à titre posthume et, pour prouver au peuple que la justice royale n’est pas tyrannique, met un point d’honneur à ne pas faire exécuter Dimna, qui devra être jugé.

Chatraba se rend au royaume des morts, tandis que Kalîla couvre Dimna de reproches, et que la Mère du Roi dessille les yeux de son fils et accuse Dimna.

Les cinq solistes reprennent en chœur l’air populaire.

Véritable opéra mêlant cultures orientale et européenne, Kalîla wa Dimna alterne passages parlés et chantés, en français et en arabe. Cette création mondiale est l’œuvre du compositeur et musicien franco-palestinien Moneim Adwan, qui s’associe au metteur en scène Olivier Letellier et à deux auteurs-librettistes : Fady Jomar et Catherine Verlaguet. Ces derniers ont écrit leur livret en s’inspirant d’un classique de la littérature arabe laïque, Kalîla wa Dimna, recueil de fables animalières du VIIIe siècle attribué à Ibn al-Muqaffa’ et destiné à l’édification des princes. Pour en dégager la portée universelle, le livret ne s’attache pas à l’identité animale des personnages mais à leur rang social. Sous la forme d’un conte narré par la douce Kalîla, l’opéra aborde des sujets intemporels : la soif de reconnaissance sociale, la solitude de l’homme de pouvoir ou encore la force subversive de l’œuvre d’art...

Extrait tiré du livret de l’opéra

Partager

Imprimer cette page (impression du contenu de la page)