Appel à contributions

La Bible en arabe au XIXe siècle Journée d’étude : GSRL-CNRS Paris, le jeudi 26 mai 2016

, par Mohammad Bakri

Appel à contributions : La Bible en arabe au XIXe siècle : Quels enjeux pour le christianisme et l’islam dans la société du Proche Orient depuis 1865 ?

La publication en 1865 de la traduction complète de la Bible en arabe à Beyrouth, accompagnée de sa large diffusion, sous l’égide des missionnaires de l’American Board of Commissioners for Foreign Missions (ABCFM) avec le concours de savants du Liban, reste une étape charnière de l’histoire religieuse et intellectuelle du Proche Orient. Les conséquences de cette traduction dépassent outre, en effet, le champ du religieux et du théologique pour atteindre l’Homme et son rôle dans la société : le politique au sens large. Que cette traduction ait été menée à bonne fin peut alors être perçu comme le signe d’une société en évolution, d’autant plus que des musulmans ont été appelés à y collaborer aux côtés de chrétiens.

Au-delà du défi relevé par cette traduction et des difficultés rencontrées par cette entreprise, on retiendra qu’elle est regardée comme le manifeste d’une certaine désacralisation de la Bible désormais entre les mains du peuple et non plus chasse gardée des clercs. Les missionnaires protestants américains en Syrie ottomane imposent de cette manière pour les besoins de la lecture, de la catéchèse, et au-delà de l’enseignement en général, l’arabe véhiculaire, lingua franca du Proche Orient. Cette langue naguère encore négligée dans le champ religieux au XIXe siècle est prête désormais à prendre place au centre des débats d’idées, des controverses sociétales. La langue arabe, dénominateur commun, s’impose comme nouvelle marque identitaire des populations, qui associent leurs aspirations à la modernité et au progrès à l’avancement de cette langue. La nahda, renaissance littéraire arabe, n’aurait d’ailleurs pu se faire sans l’usage de la langue arabe prônée par les sociétés savantes créées dans la foulée du travail des biblistes et des francs-maçons. L’édition voire la traduction des grands classiques arabes ont alors permis à la langue arabe d’évoluer par l’intégration d’une terminologie scientifique moderne compatible avec le savoir technique occidental. L’arabe, de ce fait, devient une marque identitaire affirmée par les intellectuels arabes du Proche Orient face à un Empire ottoman ne répondant plus à leurs attentes.

Quel a été l’impact réel de cette traduction qui a changé les représentations du monde et la hiérarchie du savoir ? Quelles en ont été les implications directes, qui ont permis une avancée des connaissances scientifiques et techniques, ainsi que la prise de conscience de soi au travers du patrimoine culturel arabe ? Comment la traduction de la Bible a-t-elle modifié le rapport à leur société confessionnalisée pour les habitants du Liban et de la Syrie depuis le XIXe siècle ? Comment a-t-elle été reçue dans les milieux intellectuels musulmans ?

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Calendrier et modalités de soumission :

Les propositions de communication (comprenant un CV, un titre et un résumé de 400 mots maximum) sont à adresser en français ou en anglais avant le 24 février 2016 à l’attention de Saïd Chaaya, à l’adresse suivante : chaaya.gsrl@gmail.com

Les avis du comité de sélection seront transmis aux auteurs début mars 2016. Les contributions retenues feront l’objet d’une publication.

Date du workshop : 26 mai 2016 Lieu : GSRL-CNRS site Pouchet, 75017.

Responsable : Dr Saïd Chaaya, GSRL-CNRS

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