L’effacement, Samir Toumi (Algérie), Roman Editions Barzakh - Octobre 2016

, par Mohammad Bakri


Editeur


Auteur(s) : Samir Toumi
Titre : L’effacement
Editeur : Editions Barzakh
Parution : Octobre 2016


Editions Barzakh


Le jour de ses 44 ans, le narrateur ne voit plus son reflet dans le miroir. Il découvre alors qu’il est atteint du "syndrome de l’effacement", mal étrange qui semble frapper exclusivement les fils d’anciens combattants de la guerre de Libération.

Au gré de ces effacements, la nature profonde du personnage - indifférent, taciturne, absent à lui-même- se métamorphose peu à peu. Alors qu’il tente de comprendre ce qui lui arrive, les questions du Dr B., son thérapeute, le poussent à s’intéresser à sa filiation et au milieu dans lequel il a grandi, questions qui, jusque là, ne s’étaient jamais posées à lui.

En faisant le portrait de deux générations- les "pères", sûrs d’eux-mêmes et bâtisseurs d’un pays neuf ; les "fils", blessés, comme condamnés à la folie-, Samir Toumi aborde le sujet crucial de la transmission.

Après Alger, le cri, l’auteur témoigne, cette fois encore, d’un sens aigu de l’observation, posant un regard lucide sur sa société et son histoire tourmentée.

Sur le site de l’éditeur



Orient XXI


Orient XXI
Myriam Kendsi
2 mars 2018


En Algérie, l’enfer ce sont « les pères »


Le narrateur de L’effacement, second roman de l’écrivain algérien Samir Toumi après Alger, le cri (2013) découvre un jour qu’il est atteint du « syndrome de l’effacement », un mal étrange qui semble frapper exclusivement les fils d’anciens combattants de la guerre de libération. Leur absence à eux-mêmes et au pays qu’ils n’ont pas su construire se reflète dans ces photos de l’auteur qui magnifient les ciels de l’Algérie jusqu’à les déréaliser..

Né en 1968 à Alger, Samir Toumi a une formation d’ingénieur polytechnicien et se définit comme « polyculturel », avec une passion pour les arts et la littérature. Il a créé dans la basse Casbah d’Alger la Baignoire, un « concept d’espace partagé » avec les artistes. Durant les expositions d’art contemporain, ce lieu s’ouvre au public. Écrivain et photographe — « humble amateur », comme il aime le dire —, après Alger, le cri (éditions Barzakh, 2013), il a écrit avec L’effacement, publié en 2016, le roman d’une génération sacrifiée : celle de l’Algérie postcoloniale. La génération des fils dont les pères ont été le faire-valoir sans cesse glorifié par l’État algérien au nom de la construction nationale.

Le commandant Hacène, le père du narrateur dans le roman, était de ceux-là. Officier de l’Armée de libération nationale (ALN), c’est un père dominateur et l’époux d’une femme dépressive. Son fils ainé est alcoolique et le cadet sombre dans la maladie.

À 44 ans, le narrateur est saisi du « syndrome de l’effacement » : il ne voit plus son reflet dans le miroir, tout d’abord de manière intermittente puis permanente. Il est le descendant d’un ancien combattant, héros de la guerre de libération algérienne et l’on pourrait dire, en paraphrasant Jean-Paul Sartre, que l’enfer ce sont ces pères qu’il sera difficile de dépasser ou même d’égaler...

Lire l’article sur le site Orient XXI

A propos du site OrientXXI

Le site est animé par un groupe de journalistes, universitaires, militants associatifs, anciens diplomates qui veulent contribuer à une meilleure connaissance de cette région si proche et dont l’image pourtant est si déformée, si partielle. En savoir plus sur les animateurs


Lire également l’article de Claire Mazaleyrat et l’article de Tawfiq Belfadel dans La Cause Littéraire, le 30 janvier 2017.


Partager

Imprimer cette page (impression du contenu de la page)