Journée d’étude - Quel humanisme arabe ? Concept, Corpus et Interactions Vendredi 17 mars 2017 à l’ENC Bessières à Paris

, par Mohammad Bakri

La civilisation arabe a réuni à partir du 7ème siècle sur la rive sud de la Méditerranée et jusqu’en Asie, autour d’une langue commune, des populations très diverses et qui possédaient déjà un important héritage. De nombreux penseurs de ces populations arabes ou arabisées semblent avoir favorisé, à côté de tout ce que nous savons du monde médiéval, l’installation d’une pensée qualifiée d’humaniste (Arkoun 1975, Bergé 1978, Makdisi 1990, Key 2005, Reymond 2006-7, Tibi 2012, etc.). Très tôt, en effet, cette civilisation a produit des ouvrages en arabe dans le cadre de l’islam pour débattre du statut de l’homme et s’interroger sur les chemins les plus sûrs qui lui permettront de s’accomplir et, suivant la tradition grecque, atteindre le bonheur. Par ailleurs, une pratique littéraire s’est mise en place, l’adab, qui vise à éduquer, à enseigner, tout en distrayant, mélange savant de jidd et de hazl, et qui donne à la raison humaine une place centrale (Arkoun 1979, Abbès 2010 et 2015, Koetschet 2014). Le discernement, le contrôle des passions, la recherche d’équité et de justice, la quête du savoir, le sens de l’esthétique sont autant de qualités qui font de l’homme un adîb. Et c’est cet être civilisé, cultivé, avisé et généreux que les réformistes et modernistes arabes du 19ème siècle, instigateurs du mouvement de la Nahda, ont cherché à promouvoir à nouveau.

Programme de la journée d’étude : humanisme arabe

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