Henry Corbin, 1903-1978

, par Mohammad Bakri


Les clés du Moyen-Orient


Les clés du Moyen-Orient
Par Benoit Berthelier
Article publié le 10/08/2018


Henry Corbin, 1903-1978 (1/2)


Germaniste, iranologue, arabisant, érudit, intellectuel, voyageur et mondain, tout cela Henry Corbin l’a été. Il fut néanmoins avant tout philosophe. En effet, si l’homme semble avoir suivi de multiples lignes de parcours, l’œuvre quant à elle est toute une : de l’herméneutique luthérienne à la traduction de Heidegger jusqu’à la « résurrection » des penseurs de l’ancienne Perse, la philosophie d’Henry Corbin fait œuvre d’une même quête, celle du sens et de son interprétation spirituelle et existentielle (ta’wil). La postérité d’Henry Corbin n’est cependant pas qu’une gloire de bibliothèques : si le philosophe spécialiste des traditions religieuses islamiques est toujours aujourd’hui étudié et révéré, il a également été crédité d’avoir rendu à l’Iran son passé et, diront certains, son âme.

De Heidegger à Sohrawardi

Henry Corbin naît à Paris en 1903. Après avoir obtenu son baccalauréat et sa licence de philosophie scolastique en 1922, ce théologien de formation suit les cours d’Etienne Gilson, professeur à l’Ecole Pratique des Hautes Études, qui exhumait alors le continent largement inexploré de la philosophie médiévale. Corbin, fasciné, le prend immédiatement pour modèle. Un cours sur Avicenne et l’avicennisme latin convainc Corbin d’apprendre l’arabe, à l’étude duquel il joint celle du sanskrit, à l’Ecole Nationale des Langues Orientales. Diplômé de l’EPHE en 1928, Corbin rencontre l’année suivante Louis Massignon, éminent islamologue qui l’introduit alors aux arcanes de la vie mystique en Islam. Corbin fait part à Massignon de son intérêt pour les philosophies de l’ancienne Perse, et en particulier d’un certain Sohrawardi, philosophe iranien du XIIe siècle, mort en martyr à Alep en Syrie. Massignon lui remet alors un exemplaire lithographié de l’œuvre majeure de Sohrawardi : Hikmat al-Ishrâq (La Théosophie orientale). C’est là le point d’origine de la grande œuvre de Corbin qui s’attachera par la suite à éditer et traduire les œuvres des philosophes perses ayant précédé et suivi Sohrawardi, en particulier les philosophes dits « Orientaux », les Ishrâqîyûn.

Tout en étudiant Sohrawardi, Corbin s’intéresse à l’herméneutique luthérienne, mais aussi à la philosophie existentielle de Martin Heidegger, alors relativement inconnu en France. Voyageant en Allemagne au début des années 1930, Corbin se rend à Freiburg pour rencontrer le maître allemand pour la première fois en 1934 et commence à traduire certains de ses textes, qui paraîtront en français sous le titre « Qu’est-ce que la métaphysique ? » en 1939. Si la distance qui sépare Heidegger, héritier d’une tradition philosophique fondamentalement occidentale, et Sohrawardi peut surprendre, elle participe pour Corbin d’une même dynamique herméneutique visant à découvrir un sens spirituel toujours caché, à dévoiler l’ésotérique derrière l’exotérique. Comme le dit Corbin, « Sohrawardi ne me serait pas apparu avec son aura fulgurante si je n’avais pas été formé et informé par cette phénoménologie [de Heidegger] » (1). Freiburg, Téhéran, Ispahan, « cités emblématiques » dira Corbin, sont toutes les maillons d’une même chaîne de questionnement, menant vers l’étrangeté d’un vocabulaire identique, qu’il soit celui de la théosophie iranienne ou celui du Dasein heideggérien : le vocabulaire de l’existence et du sens. Corbin propose ainsi une nouvelle idée de la philosophie comparée : il ne s’agit plus seulement de confronter dans un exercice d’école les grands auteurs d’une liste convenue à l’avance, mais d’« élucider ce qui se joue dans l’orientation des systèmes de donation du sens » (2).

Dans l’entre-deux-guerres, Corbin se lie d’amitié avec de nombreux intellectuels et universitaires, comme les frères Jean et Joseph Baruzi, ou encore Émile Benveniste, ainsi que des orientalistes comme Georges Vajda et Hellmut Ritter. Il rencontre également Rudolf Otto, théologien luthérien allemand, sur lequel il produit une étude, Alexandre Koyré, auquel il apporte son soutien à l’EPHE en 1937 pour son cours sur Luther, ainsi que le jeune Alexandre Kojève. En 1940, après un passage par la Bibliothèque Nationale, Corbin est dépêché par le ministère des Affaires Étrangères à l’Institut français d’archéologie d’Istanbul comme pensionnaire scientifique. La guerre faisant rage, il en reste bientôt le seul occupant et est chargé d’en assurer la gestion. Ce qui était censé être un séjour de quelques mois se prolonge en réalité pendant cinq ans. Pendant toute la guerre, Corbin collecte les manuscrits de Sohrawardi et d’autres auteurs perses éparpillés dans les diverses bibliothèques d’Istanbul. Il édite une très grande partie des textes de Sohrawardi et les traduit en français. Corbin projette alors de se rendre en Iran pour y découvrir la « terre d’accueil métaphysique » (3) qui l’attire tant. Le 6 septembre 1945, Henry Corbin et sa femme Stella quittent Istanbul pour Téhéran.

Corbin en Iran

Dès août 1944, Corbin reçoit un ordre de mission pour la Perse de la part du « gouvernement d’Alger ». Après un long voyage d’Istanbul jusqu’à Bagdad puis Téhéran, les Corbin arrivent enfin en Iran. A Téhéran, Corbin prononce une première conférence en novembre 1945 sur Sohrawardi, organisée par le professeur Pour Dâwûd de l’Université de Téhéran, traducteur de l’Avesta en persan. Cette conférence lui assure une entrée retentissante dans le monde intellectuel iranien, par qui il est très bien accueilli. En effet, Corbin est convié aux réunions organisées par Pour Dawûd à son domicile, qui rassemblaient alors des personnalités importantes, comme l’écrivain Sâdegh Hedâyat (auteur de La Chouette aveugle), le professeur Mohammad Mo’in, futur collaborateur de Corbin, et Mehdî Bayânî, conservateur à la Bibliothèque nationale. Sans doute la chaleur de cet accueil est-elle également due à un passé de relations culturelles franco-iraniennes relativement favorables. L’Iran compte en effet plusieurs écoles françaises fréquentées par les enfants de l’élite du pays. Les relations universitaires entre la France et l’Iran sont par ailleurs loin d’être inexistantes, un certain nombre d’étudiants iraniens ayant achevé leurs études en Occident et particulièrement en France. Il faut enfin souligner que dans les milieux aisés, le français est souvent parlé couramment.

Tout cela favorise la création en 1947 d’un « Département d’Iranologie » par la Direction générale des Relations culturelles du ministère des Affaires Étrangères, annexé au nouvel Institut français dont Corbin assure la direction et les publications. Le Département survit encore aujourd’hui à travers l’IFRI (Institut Français de Recherches en Iran). De retour à Paris après six ans d’absence, Corbin est très vite nommé Directeur d’études à l’EPHE, en 1954. Il fonde alors la collection « Bibliothèque iranienne » où paraîtront 19 volumes, à la fois en français et en persan, regroupant les textes majeurs de la philosophie iranienne, soigneusement édités. Comme le note Daryush Shayegan, la Bibliothèque iranienne est un phénomène culturel fondamental de l’histoire philosophique de l’Iran contemporain (4). A la demande de la Direction générale des Relations culturelles, Corbin se rend tous les automnes en Iran à partir de 1955, pour s’occuper du Département d’Iranologie de l’Institut français. Il enseigne en même temps à l’Université de Téhéran. A partir de 1949 et jusqu’à sa mort, Corbin donne également des conférences au sein du cercle de philosophie « Eranos » en Suisse, à Ascona, où il se lie d’amitié avec Carl Gustav Jung, Emil Cioran et Mircea Eliade.

Notes :
(1) JAMBET, Ch. (dir.), op. cit., « De Heidegger à Sohrawardi. Entretien de Henry Corbin avec Philippe Nemo ».
(2) JAMBET, Ch. (dir.), op. cit., « Avant-propos », in JAMBET, Ch., op. cit., p. 13. Voir aussi : CORBIN, H., Philosophie iranienne et philosophie comparée, Téhéran : Académie Impériale Iranienne de Philosophie, 1977.
(3) SHAYEGAN, D., op. cit. p. 59
(4) SHAYEGAN, D., op. cit. p. 30.

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Par Benoit Berthelier
Article publié le 13/08/2018


Henry Corbin, 1903-1978 (2/2)


Le rôle d’Henry Corbin dans les milieux intellectuels iraniens et dans les relations culturelles et diplomatiques franco-iraniennes

Dans l’Iran des années 1960, Corbin est l’initiateur d’un nouveau souffle au sein d’un certain milieu intellectuel. En effet, coincé entre l’Iran chiite des théologiens de Qom et l’Iran moderne à l’industrialisation accélérée, un jeune groupe d’étudiants et de chercheurs, qui ont le plus souvent fait des études à l’étranger, est alors désireux de redécouvrir la tradition philosophique et, plus généralement, la culture de l’ancien Iran. Corbin va jouer un rôle décisif dans cette redécouverte. Il encourage de jeunes cinéastes, Fereydoun Rahnema et Parviz Kimiavi par exemple, comme le rapporte Jean Soler, alors conseiller culturel et scientifique à l’ambassade de Téhéran (1). Il influence durablement certains étudiants et professeurs, au rang desquels figure Daryush Shayegan, alors jeune professeur d’indologie à l’Université de Téhéran, qui soutiendra une thèse de philosophie à Paris sous la direction de Corbin. Ce dernier rencontre beaucoup de ces jeunes chercheurs chez Zolmajd Tabâtabâ’î, avocat de renom épris de philosophie, qui reçoit dans son jardin de Téhéran aussi bien les éminents shaykhs de la philosophie traditionnelle que les jeunes recrues de l’Université de Téhéran. Daryush Shayegan, Sayyed Hosayn Nasr, professeur d’islamologie, Issâ Sepahbodî, professeur de français, Houshang Bashârat, diplomate, mais aussi le célèbre shaykh Sayyed Mohammad Hosayn Tabâtabâ’î, professeur de philosophie à Qom et grand commentateur du Coran : tous se croisent et se retrouvent au sein de cette Académie improvisée où Corbin ouvre des voies nouvelles vers la tradition islamique iranienne. Selon Daryush Shayegan, l’œuvre de Corbin fut une révélation pour ces jeunes chercheurs : « non seulement elle traduisait les grands moments privilégiés de la pensée iranienne dans un langage clair et conceptuel, mais, ce faisant, les vieilles idées apparaissaient revêtues d’une robe neuve et éclatante » (2). Autrement dit, la langue et l’esprit de Corbin forment un pont vers une paradoxale réinvention de la tradition.

Si l’influence de Corbin sur la jeune génération de philosophes et philologues iraniens est considérable, il ne faut pas non plus oublier le rôle important qu’il a pu jouer dans les relations culturelles et diplomatiques entre la France et l’Iran. Comme le souligne Raymond de Boyer Sainte Suzanne, diplomate et écrivain, les Corbin vont dans le monde. A Téhéran, ils fréquentent l’élite intellectuelle et diplomatique locale et étrangère, et se font connaître dans les réceptions de personnalités en vue, comme Mme Pakravan ou Nizam Khadje Nury (3). Les relations de Corbin avec l’ambassade de France sont étroites : en 1945, l’ambassadeur lui-même, Pierre Lafond, assiste à la première conférence donnée par Corbin en Iran. Succédant à Pierre Lafond, François Coulet puis Renaud Sivan encourageront également ses recherches. André Malraux, ami du philosophe, soutiendra lui aussi son activité en Iran. En 1953, Malraux se rend à Téhéran pour visiter l’Institut français et le fameux Département d’Iranologie, qu’il a aidé à mettre en place en 1947. Dépêché par le nouveau gouvernement français en 1958, il rencontre une seconde fois Corbin à Téhéran, ce qui témoigne bien de la place importante qu’occupe ce dernier dans les relations culturelles franco-iraniennes. En effet, Corbin n’est pas un intellectuel détaché des réalités diplomatiques. En 1972, il sera même invité par le général Georges Buis, directeur du Centre des Hautes Études militaires, pour participer à une conférence-débat sur l’Iran.

L’héritage corbinien : un dialogue des civilisations ?

Si Corbin a pu dépasser le simple rôle de savant ou même d’intellectuel, c’est d’abord parce qu’il a redonné à l’Iran une part de son histoire. « Plus persan que les Persans » (4), Corbin se sent en Iran chez lui. Jean Soler dit qu’il passait, aux yeux des Iraniens, pour « l’homme de l’Occident qui comprenait le mieux l’Iran, l’Iran profond, l’âme de l’Iran » (5). « L’œuvre d’Henry Corbin m’avait ouvert des perspectives insoupçonnées sur ma propre culture nationale » déclare de la même façon Fereydoun Hoveyda, haut fonctionnaire et écrivain iranien (6). Le Dr Karim Modjtahedy, Directeur du Département de philosophie de l’Université de Téhéran, va quant à lui jusqu’à remercier Corbin au nom des Iraniens pour s’être fait « le messager de [leur] culture » et d’avoir « fait entendre la voix de [leur] âme à travers le monde occidental » (7).

C’est bien en effet le premier mérite de Corbin d’avoir « ressuscité » ces penseurs de l’ancienne Perse alors oubliés et de les avoir ressaisis à travers une trame conceptuelle originale. En Iran, cette trame conceptuelle a permis d’opérer la « résurrection » d’une certaine tradition philosophique persane. En France et en Occident, elle aura profondément bouleversé l’approche philosophique du fait religieux. En effet, pour Corbin, l’Occident rationaliste, prisonnier de l’ordre de la représentation et des catégories historiques a évacué le fait religieux et particulièrement la révélation comme lieu de superstition et de fausseté. Or, pour saisir quelque chose du sens profond de l’être, c’est-à-dire pour se faire métaphysicien, on ne peut, pour Corbin, faire l’économie d’une confrontation philosophique à la révélation. Le statut métaphysique de la révélation est le plus souvent, dans la pensée occidentale moderne, incertain, l’homme ne sachant trop si elle est la manifestation d’un délire individuel ou d’une vérité universelle insondable. Dans les philosophies prophétiques de l’ancienne Perse, chez les Ishrâqîyûn en particulier, la révélation a un statut intermédiaire plutôt qu’incertain, qui n’est ni celui de la perception empirique, ni celui de l’entendement abstrait. La révélation se donne en effet dans son « intermédiarité » à l’imagination, la « grande voyageuse en pays métaphysique », qui fait surgir à l’Orient du monde (Ishrâq), l’épiphanie d’un « Intermonde » des Images métaphysiques, un Mundus Imaginalis, comme le dit Corbin, qui est l’espace propre d’expression de la pensée des Anges (8). Cet « Intermonde », ce « huitième climat », ce monde « imaginal », et non pas « imaginaire » - la valeur de ces images étant intellective et non pas fictive, les penseurs iraniens n’ont cessé d’essayer de le décrire dans leur métaphysique, de Sohrawardi (XIIe siècle) à Mollâ Sadrâ Shîrâzî (XVIIe siècle). Donner ici une idée complète des apports de l’œuvre de Corbin à l’histoire, à la philosophie et aux sciences religieuses serait impossible : retenons simplement qu’il rouvre un champ oublié de la philosophie islamique, aussi bien en Occident qu’en Orient, celui de la métaphysique d’inspiration mystique, en particulier chiite, éclipsé par la théologie rationnelle et le kalâm sunnite, d’Al-Fârâbî à Averroès.

La force de l’héritage corbinien est reconnue assez tôt. En Europe, Georges Dumézil, Denis de Rougemont, Mircea Eliade, Gaston Bachelard, mais aussi, de façon plus inattendue, René Magritte trouvent dans la philosophie de Corbin un intérêt profond, ou parfois une parenté avec leur propre travail (9). Maurice Merleau-Ponty et Raymond Queneau, quant à eux, demandent tous deux à Corbin de rédiger des chapitres sur la philosophie arabe et iranienne pour des ouvrages qu’ils dirigent. Quant à Michel Foucault, il lit assidûment Corbin avant de s’aventurer en Iran en 1979. L’interprétation qu’il donne de la révolution islamique n’est d’ailleurs pas étrangère à certaines idées d’inspiration corbinienne (10). Aujourd’hui, l’œuvre de Corbin vit toujours, prolongée par des philosophes aussi différents que Christian Jambet et Cynthia Fleury en France par exemple, ou par des essayistes étrangers, notamment l’américain Tom Cheetham et l’italien Glauco Giuliano, tous deux auteurs de plusieurs études sur le philosophe. En Iran également, l’héritage de Corbin est d’abord assuré à travers le Département d’Iranologie et la « Bibliothèque iranienne », puis par l’Académie impériale iranienne de philosophie et le Centre iranien pour l’étude des civilisations, dirigé par son élève et ami Daryush Shayegan qui a, d’une certaine façon, « continué » par d’autres voies, le travail initié par Corbin.

Invité à un colloque international par le Centre iranien pour l’étude des civilisations, Henry Corbin prononce sa dernière conférence à Téhéran en 1977. Ayant partagé sa vie entre Paris et Téhéran depuis 1955, et ce même après sa retraite, son dernier séjour au pays « couleur du ciel » a le goût des récompenses ultimes. Le colloque a pour thème le dialogue des civilisations et Corbin se réjouit d’y voir cités côte à côte philosophes occidentaux et philosophes iraniens traditionnels (11). Malade, Henry Corbin s’éteint à Paris en octobre 1978, à l’aube de la révolution islamique.

Ouvrages de référence :
 SHAYEGAN, Daryush, Henry Corbin. Penseur de l’islam spirituel, Paris : Albin Michel, 2011.
 JAMBET, Christian (dir.), Henry Corbin, Cahiers de l’Herne n°39, Paris : L’Herne, 1981.

Notes :
(1) SOLER, J., « Henry Corbin en Iran », in JAMBET, Ch. (dir.), op. cit., p. 285.
(2) SHAYEGAN, Daryush, Henry Corbin. Penseur de l’islam spirituel, Paris : Albin Michel, 2011.p. 33.
(3) DE BOYER SAINTE SUZANNE, R., « A Téhéran », in JAMBET, Ch. (dir.), op. cit., p. 288.
(4) Il s’agit d’une formule de Gobineau. Voir GOBINEAU, A. (Comte de), Lettre à sa sœur Caroline du 25 novembre 1856, Téhéran, in Lettres persanes, publiées par A. B. Duff, Paris : Boivin et Cie, 1952.
(5) SOLER, J., « Henry Corbin en Iran », in JAMBET, Ch. (dir.), op. cit., p. 283.
(6) HOVEYDA, F., « L’Architecte de l’invisible », La Nouvelle Revue Française, n°312, 1979.
(7) MODJTAHEDY, K., « Témoignage », in JAMBET, Ch. (dir.), op. cit., p. 297.
(8) Voir SHAYEGAN, D., op. cit., p. 67. Pour plus de détails, on pourra se reporter à la somme colossale de Corbin en quatre volumes : En Islam iranien. Aspects spirituels et philosophiques, Gallimard/NRF, Coll. « Bibliothèque des idées », 1971-72.
(9) Les extraits de la correspondance de Corbin reproduits dans le Cahier de l’Herne qui lui est consacré (cf. supra) donnent une bonne idée de l’influence qu’il a pu avoir sur les intellectuels de son époque.
(10) La notion de « spiritualité politique » que Foucault mobilise pour analyser les événements de 1979 peut sans doute être rapprochée du « spirituel » islamique que conceptualise Corbin. Voir par exemple CAVAGNIS, J., « Michel Foucault et le soulèvement iranien de 1978 : retour sur la notion de « spiritualité politique » », Cahiers philosophiques, vol. 130, no. 3, 2012, pp. 51-71.
(11) SHAYEGAN, D., op. cit., p. 47

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