Confluences Méditerranée N° 89 : Tragédie syrienne Printemps 2014

, par Mohammad Bakri

Dossier dirigé par Barah Mikaïl

Parler de la Syrie, c’est penser en premier lieu aux drames qui y sévissent. La catastrophe humanitaire provoquée par la guerre atroce qui tient le pays depuis maintenant plus de trois ans est sans précédent régional. Plus de 150 000 morts, 2,5 millions de réfugiés, 6,5 millions de déplacés, et la liste s’allonge jour après jour. Qui plus est, l’ampleur de la destruction des infrastructures de la Syrie provoquée par les lourds affrontements sévissant entre le régime et ses opposants armés indique aussi que le pays aura besoin de temps pour se relever une fois que cette guerre sera derrière nous. Hôpitaux, écoles, routes, patrimoine culturel ont aussi subi les frais de la guerre. Ce sont les générations actuelles et futures qui ont été sacrifiées sur l’autel d’une situation pourtant partie initialement de légitimes reven- dications populaires en faveur d’un changement des politiques du régime plutôt que du régime lui-même. Sur fond de crise sociale et économique, la population en avait assez de supporter le quadrillage policier, la chape politique et la corruption éhontée de l’oligarchie au pouvoir. Il y avait bien longtemps que le « contrat social populiste » [1] avait volé en éclat ; dès lors, dans le couple que formaient l’autorita- risme et la promesse du progrès social, caractéristique du socialisme arabe, seul le premier terme prévalait depuis longtemps.[...]

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