Colloque - La Fable orientale : regards sur le Moyen-Orient à l’âge classique (1630-1780) Du 19 au 21 janvier 2017

, par Mohammad Bakri

Colloque organisé avec le soutien du CELLF (UMR 8599 de l’Université Paris-Sorbonne et du CNRS), du Centro di Studi italo-francesi et du Dipartimento di Letterature Comparate de l’ Università Roma Tre, de la LUMSA (Roma), et de l’IEA de Paris.

« On attribue ordinairement l’origine des fables à l’imagination vive des orientaux », affirme Fontenelle dans De l’origine des fables (1724), faisant écho à une idée formulée avec éclat dès 1670 par Huet dans son Traité de l’Origine des romans, publié en tête de la mauresque Zayde de Mme de Lafayette. Orient et fabulation sont indissolublement liés pour la conscience occidentale à l’âge classique. C’est ce rapport du Moyen-Orient et de la fable, entendue en son sens le plus large, qu’il s’agit ici d’explorer : on se propose non seulement d’examiner pourquoi la pensée occidentale s’est alors plu à imputer aux orientaux l’invention des mythes et des fables originaires, mais aussi et surtout de s’interroger sur les mille et une manières dont l’imaginaire de l’Occident classique (singulièrement en France) n’a cessé de fabuler autour du Moyen-Orient. Certes, la création d’entreprises commerciales pérennes, la naissance de relations diplomatiques régulières (en particulier avec la Turquie), la multiplication des récits de voyage (Bernier, Thévenot, Tavernier, Chardin…) accompagnent le développement d’un orientalisme savant (d’Herbelot, Galland…) et contribuent à une meilleure connaissance du Moyen-Orient. Pour autant, des romans de Gomberville jusqu’à Volney et aux grandes expéditions d’Égypte de la fin du XVIIIe siècle, l’âge classique n’a cessé de déployer autour du Moyen-Orient des représentations imaginaires d’autant plus nombreuses et puissantes que cet espace oriental restait encore largement méconnu. Qu’en est-il alors de cette « fable orientale » en France, des années 1630 à la fin de l’Ancien Régime ? Un imaginaire oriental perdure-t-il en France à l’âge classique, ou bien convient-il de distinguer entre un Orient baroque et un Orient des Lumières ? Quels liens se laissent-ils déceler entre élaborations fictionnelles et discours théoriques ? Telles sont quelques-unes des questions qui seront abordées dans ce colloque (organisé dans le cadre d’un partenariat entre le CELLF-UMR 8599 et l’Università Roma Tre), certaines questions déjà bien explorées ayant été délibérément écartées pour s’attarder sur des territoires moins parcourus de ce continent aux frontières de la littérature, de la science, de la morale et de l’imaginaire.

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